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Une journée avec Claire Bové

Claire Bové

Découvrez le quotidien de nos étudiants sportifs et artistes de haut niveau ! Le temps d'une journée, nous suivons Claire Bové, vice-championne olympique d’aviron et étudiante en masso-kinésithérapie à l'Université Claude Bernard Lyon 1.

Grand parc Miribel Jonage, 7h45 du matin. Il fait encore sombre, le jour vient de se lever.

Dans une atmosphère brumeuse, la championne d’aviron Claire Bové arrive sur son vélo et passe rapidement le portique de la plage de l’Atol. Claire se prépare à réaliser ses 20km d’aviron matinaux sur les eaux du lac.

Claire Bové avec son vélo
Claire Bové avec son vélo

 

Claire, 24 ans, s’entraîne au Pôle France d’Aviron de Lyon (situé à Miribel) en tant que sportive de haut niveau.
Membre de l’équipe de France d’Aviron, spécialiste Bateaux Longs, elle a remporté, avec sa coéquipière Laura Tarantola, la médaille d’argent aux derniers JO d'été au deux de couple / poids léger !

Son palmarès est déjà bien fourni ! Championne de France en bateaux courts et bateaux longs, elle a remporté de multiples récompenses, comme une médaille d’argent aux championnats d’Europe et une médaille de bronze aux championnats d’Europe Indoor, ou encore une médaille d’or et une médaille d’argent à différentes coupes du monde d’aviron…

Mais en parallèle, Claire est étudiante en masso-kinésithérapie à l’Université Claude Bernard Lyon 1 ! Elle bénéficie du dispositif « sportif de haut niveau » de l’université, qui permet de mener de front cursus universitaire et projet sportif.

Un entrainement sur le lac des eaux bleues

Claire Bové - mise à l'eau aviron
Claire Bové - mise à l'eau aviron

Claire Bové - mise à l'eau
Claire Bové - mise à l'eau

Après s'être changée, Claire part mettre à l’eau son aviron.

Pendant l’entrainement, nous suivons Charlotte Culty, une des entraineurs du pôle. Elle coache ses élèves sur l’eau, directement depuis un bateau à moteur.

Avec Claire, le rôle d’entraineur « est presque facile, elle sait ce qu’il y a à faire à l’entrainement, elle sait ce qu’elle veut faire techniquement ». Claire « sur l’eau, elle est carré », explique Charlotte.

Claire Bove - entrainement aviron
Claire Bove - entrainement aviron

Claire Bove - entrainement aviron
Claire Bove - entrainement aviron


Lorsqu’elle rame, la vice-championne olympique reste très précise et concentrée. Selon Charlotte Culty, le travail d'entraineur s’apparente alors à un travail d’horloger. Il s’agit surtout de repérer les petits détails qui se dérèglent et de venir les corriger.

Claire c’est l’exigence même, Claire est ultra exigeante envers elle-même, envers son timing pour arriver à tout faire entrer dans une journée, hyper exigeante dans son entourage. Si elle est vice-championne olympique, c’est parce qu’elle savait ce qu’il fallait qu’elle mette en place pour pouvoir le faire. C’est une fille qui sait ce qu’elle veut faire, pourquoi elle le fait et ce qu’il faut faire pour le mettre en place. C’est une chouette fille mais il faut arriver à la canaliser.

Claire s’entraîne entre 10 à 12 fois par semaine : au pôle, elle effectue environ 120km par semaine en bateau. Elle passe également 20h de plus à faire du sport.
Cet entrainement rigoureux, elle préfère l’appréhender au jour le jour.


Claire Bove - entrainement aviron
Claire Bove - entrainement aviron


Claire a commencé l’aviron en 2012. Pourtant, cette passion n'était pas une évidence au départ.
Elle nous livre sa première impression, losqu'elle avait été amenée, enfant, sur une compétition d’aviron : « Ca m’avait fait peur tous ces gens qui crient. Donc j’avais dit : mais non moi jamais je ne ferai ça, c’est hors de question ».
Finalement, selon ses mots, cette pratique sportive lui a apporté : volonté, force mentale et ténacité. L’étudiante de Lyon 1, de nature timide, a ainsi pu sortir de sa timidité et gagner en confiance grâce à l’aviron.

Claire nous parle également de sa coéquipière, un peu plus âgée, qu’elle connaît depuis 2017, Laura Tarantola. C'est la personne qui se rapprocherait le plus d’un modèle selon elle : « c’est elle qui m’a le plus appris ». Niveau caractère, les deux rameuses sont « très complémentaires ».

Dans l’aviron, elles ont chacune leur rôle.
Ça dépend de la place que l’on a dans le bateau, moi par exemple je suis à la nage donc c’est moi qui vais donner le rythme, mon job ça va être de le garder le plus régulier possible pour que ce ne soit pas compliqué pour elle à suivre. On est toutes les deux moteurs dans le bateau car dans un double on est au milieu et à l’extérieur. Et Laura son job sera de me suivre et de coller au maximum.
Après 3h d'entrainement, Claire reprend son vélo pour rejoindre le domaine Rockefeller sur le campus Lyon Santé - Est pour suivre ses cours de masso-kinésithérapie.

Claire Bové - entrainement aviron
Claire Bové - entrainement aviron

 

Cap sur le cours de kiné

Dans le cadre de la découverte d’une journée typique de Claire Bové, nous nous sommes rendus à l'ISTR (Institut des Sciences et Techniques de Réadaptation) pour assister au cours de Renforcement musculaire, cas clinique, donné par l’enseignant Charles Quesada.

Celui-ci présente d’abord l’objectif et le déroulement de ce cours interactif où les étudiants travaillent en grande autonomie.
Les étudiants forment des groupes de 6 et réalisent plusieurs tests de kinésithérapie. Il s’agit de tests fonctionnels, intéressants à mettre en place dans le cadre de la récupération des patients. Ces tests permettent de jauger et de travailler les capacités de différentes parties du corps.
Ainsi, les étudiants passent eux-mêmes les tests, alternant position de kiné et position de patient, afin de se les approprier.

Claire Bové - Cours de renforcement musculaire
Claire Bové - Cours de renforcement musculaire

Test fonctionnel « Y Balance », balance de la pointe du pied.

A la fin, lors de la mise en commun, chaque groupe présente un test devant le reste des étudiants et le professeur.

« En tant que sportif, kiné c’est facile parce qu’on a une certaine notion du corps, on connaît son corps, on sait de quoi il est capable. On a affaire à des kinés quotidiennement en stage donc on a une approche facilitante par rapport aux autres » nous confie Claire.

Habituée au renforcement musculaire en tant que sportive de haut niveau, elle apprécie de se retrouver « de l’autre côté » et d’appréhender les exercices sous un angle scientifique et rééducatif. C’est d’ailleurs en côtoyant ce milieu au quotidien, en l'ayant « à portée de main », qu’elle s’est mise à envisager sérieusement les études en kinésithérapie.

Claire Bové - cours de renforcement musculaire
Claire Bové - cours de renforcement musculaire


Nous avons interrogé Claire sur son envie d’exercer ce métier :
J’aime bien le rapport à l’humain, voir les gens évoluer et être un peu fière de ce qu’ils accomplissent. C’est cette démarche d’aider l’autre et de voir une évolution. Aussi d’apprendre à connaître son corps, tout le monde n’a pas conscience de son corps comme on peut en avoir conscience quand on est sportif et c’est quelque chose qui est hyper intéressant, c’est génial d’apprendre à connaitre son corps et comment il bouge. De pouvoir transmettre ça aux autres, c’est hyper enrichissant.


Le dispositif « sportif de haut niveau »

Médaille olympique et blouse de kiné - Claire Bové
Médaille olympique et blouse de kiné - Claire Bové


Grace à ce statut de sportive de haut niveau, accordé par l'Université Lyon 1, Claire bénéficie d’aménagements spéciaux, comme par exemple le dédoublement de ses années. Elle est en ce moment en 3ème année de masso-kinésithérapie (qui correspond en fait à sa 5ème année dans ce cursus).
Plusieurs mesures d'accompagnement particulières dans la poursuite des études supérieures sont mises en place grâce à ce dispositif, permettant ainsi de concilier études universitaires et carrière sportive dans les meilleures conditions.

« Avoir toutes ces possibilités de rattrapage de cours avec les profs c’est vraiment un gros plus. Et puis de bénéficier de toutes les infrastructures de la fac, c’est quand même vraiment bien. On a le droit d’utiliser les infrastructures de STAPS. J’ai le droit d’aller récupérer les cours de TP que j’ai loupés si j’en fais la demande. Et je peux justifier mes absences assez facilement ». En conclusion « c'est une relation de confiance qu'on a avec la fac ».

Cet engagement sportif demande néanmoins un grand investissement.
Je trouve que c’est cool de pouvoir gérer les deux au quotidien, après c’est très compliqué. J’essaie d’arranger au mieux, mais des fois c’est pas facile et je dois faire beaucoup de concessions.
Dans cet agenda bien rempli, il y a peu de place pour la vie personnelle : « Il y a toujours un petit noyau de personnes [de la promo] avec qui je m’entends bien, mais après je n’ai pas de vie sociale étudiante comme les gens normaux, je vois les gens en cours et en amphi et c’est tout ».

Suivre une formation universitaire en parallèle de sa pratique sportive de haut niveau est une nécessité selon elle. En effet, « on ne peut pas vivre de l’aviron. Alors oui on a des petites primes de la fédération parce qu’on a fait un beau résultat, mais pour faire un beau résultat il faut être sur un podium mondial... Ça limite le champ des possibles pour les rameurs ».

Son projet est donc de devenir kiné : « Je laisse parler le cœur, pour le moment ça me plait et je pense que ça me plaira longtemps ».

Claire Bové - cours de renforcement musculaire
Claire Bové - cours de renforcement musculaire


Quant à l’aviron, la vice-championne olympique reste focalisée sur ses objectifs sportifs quotidiens. « Chaque coup de pelle il faut le donner avec la même précision. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer en fait ».
Donner le meilleur d’elle-même demeure son leitmotiv :
J’essaie de faire le mieux possible à chaque coup que je donne, tout ce que je fais j’essaie de le réaliser le mieux possible.
Nous suivrons avec attention ses prochaines performances... avec pour horizon les JO de Paris 2024 !

Claire Bové avec sa médaille olympique
Claire Bové avec sa médaille olympique


Retrouvez Claire dans notre podcast et découvrez le récit de sa victoire olympique :

Un article de Clara Vassallucci/​​Direction de la communication - Université Claude Bernard Lyon 1
Crédits photographies : Eric Le Roux/Direction de la communication - Université Claude Bernard Lyon 1


 


Publié le 20 mars 2023 Mis à jour le 25 juillet 2023