Bourse européenne prestigieuse pour quatre lauréats lyonnais
Le Conseil européen de la recherche (ERC) vient de communiquer la liste des bénéficiaires des bourses « Starting grant ». L’agglomération lyonnaise compte quatre projets dans le domaine du cancer, de la sécurité informatique, des neurosciences et de la fonte des glaces. Trois lauréats sont chercheurs CNRS et un lauréat est enseignant-chercheur à l’Université Claude Bernard Lyon 1.
IceAblation : améliorer les prédictions de montée du niveau de l’océan
Porté par Louis-Alexandre Couston, enseignant-chercheur de l’Université Claude Bernard Lyon 1 au Laboratoire de Physique (LPENSL, CNRS / ENS de Lyon).
Projet CANEUTREAT : le système nerveux comme levier thérapeutique pour les cancers pédiatriques ?
Porté par Céline Delloye-Bourgeois, chargée de recherche CNRS au Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL, Centre Léon Bérard / Université Claude Bernard Lyon 1 / Inserm / CNRS)
Un nouveau champ d’investigation en oncologie a émergé au cours des dernières années : les neurosciences du cancer, définies par une multiplicité de dialogues entre cellules tumorales et nerveuses. Étonnamment, ces interactions semblent particulièrement actives dans la population pédiatrique et concernent des cancers du cerveau très agressifs. Et si le système nerveux en cours de développement constituait une vulnérabilité particulière en oncologie pédiatrique ? Qu’en est-il des tumeurs qui se développent dans les tissus nerveux périphériques, comme le neuroblastome, cancer agressif hautement métastatique et emblématique du jeune enfant ? Peut-on exploiter ces dialogues pour concevoir de nouvelles approches thérapeutiques ? En utilisant et combinant des outils de dernière génération, le projet CANEUTREAT vise à décrypter les bases anatomiques, moléculaires et fonctionnelles des interactions neuro-cancer dans le neuroblastome métastatique et à tester la possibilité d’exploiter ces dialogues pour concevoir de nouvelles approches thérapeutiques.
AGATHA CRYPTY : assurer la sécurité de nos communications
Porté par Benjamin Wesolowski, chargé de recherche CNRS à l’Unité de mathématiques pures et appliquées (UMPA, ENS de Lyon / CNRS
La cryptographie à clefs publique, qui assure la sécurité de nos communications, repose sur l’hypothèse que certains problèmes calculatoires sont difficiles. Les problèmes classiques (les plus largement utilisés) deviendraient vulnérables face à un ordinateur quantique suffisamment avancé. La recherche sur les technologies quantiques avance à grands pas, menaçant la sécurité de nos systèmes d’information. En réponse, de nouvelles fondations sont proposées par la communauté cryptologique, promettant une sécurité « post-quantique ». Ces alternatives sont-elles aussi sûres qu’on l’espère ?
Le projet AGATHA CRYPTY propose de déployer la riche théorie mathématique des groupes algébriques pour l’étude de deux directions post-quantiques parmi les plus prometteuses : la cryptographie fondée sur les réseaux euclidiens et sur les isogénies. Le lien entre ces objets et les groupes algébriques est étroit, mais reste inexploré par les cryptologues. Plongeant cette cryptographie post-quantiques dans un nouveau cadre théorique, le projet exposera leurs éventuelles vulnérabilités et permettra la construction de nouveau systèmes sécurisés.
Projet MarmOTChat : comment les neurones encodent et régulent les conversations
Porté par Arthur Lefèvre, chercheur CNRS à l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod (ISC-MJ, CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1).
Le projet MarmOTChat permettra d’enregistrer les neurones et d’étudier les vocalisations de singes marmoset dans différents contextes sociaux, dans des conditions semi-naturelles, les animaux se déplaçant librement dans la colonie. En parallèle, les neurones à ocytocine, neurohormone impliquée dans les comportement sociaux et espoir thérapeutique, seront stimulés pour comprendre son influence sur la communication acoustique des primates. Cette approche multidisciplinaire permettra de mieux cerner le rôle de l'ocytocine et d’en savoir plus sur le fonctionnement du cerveau des primates lors de conversations naturelles dans différents contextes sociaux.