Evènement / Annonce


Bourse européenne prestigieuse pour cinq lauréats lyonnais

Le Conseil européen de la recherche (ERC) vient de communiquer la liste des bénéficiaires des bourses « Starting grant ». L’agglomération lyonnaise compte cinq projets dans le domaine du cancer, de la sécurité informatique, des neurosciences, de la fonte des glaces et de l'imagerie médicale. Trois lauréats sont chercheurs CNRS et deux lauréats sont enseignants-chercheurs à l’Université Claude Bernard Lyon 1, dont un est aussi médecin-radiologue des Hospices Civils de Lyon.

IceAblation : améliorer les prédictions de montée du niveau de l’océan

Porté par Louis-Alexandre Couston, enseignant-chercheur de l’Université Claude Bernard Lyon 1 au Laboratoire de Physique (LPENSL, CNRS / ENS de Lyon).

Louis - ERC Starting grant
Louis - ERC Starting grant
L’océan Austral ne fait pas que border le continent le plus au sud de notre planète. Il s’immisce sous d’énormes barrières de glace, excroissances flottantes de l’inlandsis de l’Antarctique, dénombrées par dizaines et dont la surface s’approche, pour les plus grandes, de la surface de la France. La longévité de ces barrières, qui s’opposent au déversement de la calotte continentale dans les eaux polaires, et donc à la montée du niveau des mers, est aujourd’hui remise en question. L’océan Austral, auquel elles sont exposées, transporte de plus en plus de chaleur vers le littoral Antarctique. Les barrières de glace de l’Antarctique vont-elles disparaître ou simplement s’amincir sur le siècle à venir ? Afin de répondre à cette question, l’équipe de Louis-Alexandre Couston déploie tout un arsenal de méthodes : simulations numériques haute résolution et expériences en laboratoire pour mieux cerner la vitesse de fonte de la glace par un écoulement turbulent ; des techniques d’intelligence artificielle pour trouver comment émuler la dynamique des océans sous-glaciaires à bas coût numérique. L’objectif final est clair : améliorer notre compréhension et nos capacités de modélisation de l’océan Austral afin d’améliorer les prédictions de montée du niveau de la mer sur les siècles à venir
 


 



KOLOR SPCCT Imaging

Porté par Salim SI-MOHAMED, enseignant-chercheur de l’Université Claude Bernard Lyon 1 au Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l'Image pour la Santé (CREATIS - CNRS/INSA Lyon/Inserm/Université Claude Bernard Lyon 1) et médecin radiologue aux Hospices civils de Lyon.

SiMohamed
SiMohamed
Le scanner aux rayons X est un des piliers de la prise en charge des maladies pulmonaires. Il permet de réaliser une imagerie morphologique du parenchyme pulmonaire à très haute résolution et seulement en une seule apnée. Or les maladies pulmonaires sont une combinaison de troubles respiratoires, vasculaires et inflammatoires nécessitant une caractérisation morphologique et fonctionnelle. Ainsi, le diagnostic repose à ce jour sur la réalisation de plusieurs examens non-invasifs et parfois même invasifs pouvant retarder le diagnostic final et la mise en place de traitement adapté.

Grâce à une technologie émergente dans le domaine de l'imagerie intitulée "scanner spectral à comptage photonique" que développe Salim Si-Mohamed et son équipe, il est possible d'identifier de manière spécifique et quantitative de nouveaux traceurs dédiés à une imagerie fonctionnelle, c'est à dire à la caractérisation physiopathologique du fonctionnement d'un organe. Ainsi il serait possible de réaliser en une seule apnée une imagerie de la ventilation, perfusion mais aussi de l'inflammation.
Le Projet KOLOR SPCCT Imaging s'attache ainsi à développer les applications émergentes du scanner spectral à comptage photonique plus particulièrement pour l'évaluation de l'embolie pulmonaire, du cancer et de la fibrose, en combinaison avec de nouveaux traceurs pour leur évaluation précoce et précise, ce qui pourrait permettre une médecine personnalisée pour une meilleure survie des patients.


 


Projet CANEUTREAT : le système nerveux comme levier thérapeutique pour les cancers pédiatriques ?

Porté par Céline Delloye-Bourgeois, chargée de recherche CNRS au Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL, Centre Léon Bérard / Université Claude Bernard Lyon 1 / Inserm / CNRS)

Céline Delloye-Bourgeois
Céline Delloye-Bourgeois

Un nouveau champ d’investigation en oncologie a émergé au cours des dernières années : les neurosciences du cancer, définies par une multiplicité de dialogues entre cellules tumorales et nerveuses. Étonnamment, ces interactions semblent particulièrement actives dans la population pédiatrique et concernent des cancers du cerveau très agressifs. Et si le système nerveux en cours de développement constituait une vulnérabilité particulière en oncologie pédiatrique ? Qu’en est-il des tumeurs qui se développent dans les tissus nerveux périphériques, comme le neuroblastome, cancer agressif hautement métastatique et emblématique du jeune enfant ? Peut-on exploiter ces dialogues pour concevoir de nouvelles approches thérapeutiques ? En utilisant et combinant des outils de dernière génération, le projet CANEUTREAT vise à décrypter les bases anatomiques, moléculaires et fonctionnelles des interactions neuro-cancer dans le neuroblastome métastatique et à tester la possibilité d’exploiter ces dialogues pour concevoir de nouvelles approches thérapeutiques.

 



 

AGATHA CRYPTY : assurer la sécurité de nos communications

Porté par Benjamin Wesolowski, chargé de recherche CNRS à l’Unité de mathématiques pures et appliquées (UMPA, ENS de Lyon / CNRS

Benjamin Faillet
Benjamin Faillet

La cryptographie à clefs publique, qui assure la sécurité de nos communications, repose sur l’hypothèse que certains problèmes calculatoires sont difficiles. Les problèmes classiques (les plus largement utilisés) deviendraient vulnérables face à un ordinateur quantique suffisamment avancé. La recherche sur les technologies quantiques avance à grands pas, menaçant la sécurité de nos systèmes d’information. En réponse, de nouvelles fondations sont proposées par la communauté cryptologique, promettant une sécurité « post-quantique ». Ces alternatives sont-elles aussi sûres qu’on l’espère ?

Le projet AGATHA CRYPTY propose de déployer la riche théorie mathématique des groupes algébriques pour l’étude de deux directions post-quantiques parmi les plus prometteuses : la cryptographie fondée sur les réseaux euclidiens et sur les isogénies. Le lien entre ces objets et les groupes algébriques est étroit, mais reste inexploré par les cryptologues. Plongeant cette cryptographie post-quantiques dans un nouveau cadre théorique, le projet exposera leurs éventuelles vulnérabilités et permettra la construction de nouveau systèmes sécurisés.



 

Projet MarmOTChat : comment les neurones encodent et régulent les conversations

Porté par Arthur Lefèvre, chercheur CNRS à l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod (ISC-MJ, CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1).

Arthur - ISC
Arthur - ISC
Pour les primates, humains compris, les signaux acoustiques sont essentiels pour communiquer. Grâce à leurs capacités cognitives, ils sont capables d’ajuster leur production vocale selon le contexte social, mais on ne sait pas encore comment les neurones encodent les vocalisations des congénères et produisent une réponse appropriée.

Le projet MarmOTChat permettra d’enregistrer les neurones et d’étudier les vocalisations de singes marmoset dans différents contextes sociaux, dans des conditions semi-naturelles, les animaux se déplaçant librement dans la colonie. En parallèle, les neurones à ocytocine, neurohormone impliquée dans les comportement sociaux et espoir thérapeutique, seront stimulés pour comprendre son influence sur la communication acoustique des primates. Cette approche multidisciplinaire permettra de mieux cerner le rôle de l'ocytocine et d’en savoir plus sur le fonctionnement du cerveau des primates lors de conversations naturelles dans différents contextes sociaux.
 


 

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Publié le 7 septembre 2023 Mis à jour le 21 novembre 2023