Recherche


Recherche à l’international : un environnement différent, une même passion

Antonio Moretta est post-doctorant biochimiste au Laboratoire Physiopathologie et Génétique du Neurone et du Muscle (PGNM), où il travaille sur la maladie de Duchenne. Il a pour cela bénéficié d’une bourse post-doctorale Marie Curie, destinée à favoriser la carrière des jeunes chercheuses et chercheurs à l’international.

À quel point la manière de faire de la recherche diffère d’un pays à l’autre ? Rien de tel que de s’immerger dans un nouvel environnement de recherche pour le découvrir. C’est ce qui a motivé Antonio Moretta, tout juste diplômé d’un doctorat de l'Université de la Basilicate en Italie, à venir à Lyon. Ce jeune chercheur a été accueilli en post-doctorat au Laboratoire Physiopathologie et Génétique du Neurone et du Muscle (PGNM), sous la direction de Bénédicte Chazaud, bénéficiant d’une bourse post-doctorale Marie Curie pour développer son projet de recherche.

Ces bourses ont vocation à favoriser la carrière des jeunes chercheuses et chercheurs, en particulier celles et ceux aspirant à évoluer dans un cadre international. Elles font partie du programme de recherche et innovation de l’Union Européenne Horizon Europe. Très sélectives, elles privilégient le projet scientifique. « Vous devez proposer un projet de recherche ambitieux, en décrivant précisément ce que vous allez accomplir pendant les deux années financées », précise Antonio Moretta. Une véritable opportunité pour ce jeune chercheur qui envisage de poursuivre sa carrière en France.

Spécialiste de l’étude biochimique des protéines et des peptides, il travaille au Laboraotire PGNM sur une maladie rare : la myopathie de Duchenne. Cette maladie résulte de mutations du gène DMD (pour Duchenne muscular distrophy). Cette dernière étant liée au chromosome X, la maladie affecte uniquement les garçons – environ 1 naissance sur 4000.

Ces mutations du gène DMD perturbent l’expression de la dystrophine, une protéine indispensable dans le maintien de l’architecture des tissus musculaires. Il en résulte un affaiblissement progressif des muscles, avec pour conséquences pour les patients des difficultés à se déplacer, des déformations des membres, voire des paralysies. Avec également une espérance de vie fortement impactée.

Pour mieux comprendre la maladie, Antonio Moretta et Bénédicte Chazaud ont choisi une approche innovante. « Là où la plupart des études se focalisent sur ce qu’il se passe à l’intérieur des cellules, nous voulons davantage nous concentrer sur les protéines de la matrice extracellulaire, pour comprendre leur rôle dans le développement de la maladie », explique ce jeune chercheur.

En identifiant, l’aide d’outils de protéomique (la science qui étudie les protéines), les altérations au sein de ces protéines chez des souris atteintes de la maladie de Duchenne, l’objectif est d’espérer découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques poursuit-il. « il s’agit de recherches fondamentales, mais dont le but final est d’améliorer le traitement de cette maladie et essayer d’améliorer le quotidien et la durée de vie des patients qui en souffrent ».

Au-delà du défi scientifique, c’est aussi la découverte d’un nouvel environnement de recherche qui motive Antonio Moretta. « Je pense que nous avons tous des approches différentes en fonction des pays. Pour autant, nous partageons tous la même passion de la recherche. C’est ce qui est très stimulant ».

Ce dernier avait déjà découvert la recherche à l’international, ayant passé un an de sa thèse en Allemagne - un passage à l’international obligé dans le cadre du doctorat en Italie.

Une année à l’étranger qui l’a aidé à s’adapter rapidement dans son nouveau laboratoire en France, avoue l’intéressé. « Surtout du point de vue émotionnel, car je savais déjà ce que ça fait de changer de pays, d’être loin de sa famille, de ses amis. Mais j’ai aussi été très bien accueilli dans ma nouvelle équipe au sein du laboratoire PGNM ».
Publié le 23 avril 2024