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AnaQuant, pour l’analyse des molécules biologiques

Jérôme Lemoine, enseignant-chercheur à l’Institut des Sciences Analytiques, est inventeur et co-inventeur de procédés pour l’analyse de molécules biologiques et cofondateur avec Tanguy Fortin, de la Start-Up AnaQuant. Après un an et demi d’existence, celle-ci a signé de nombreux contrats avec des grands groupes ou des PME du secteur pharmaceutique et des biotechnologies.

La création d’AnaQuant s’inscrit dans une démarche de valorisation des brevets et des savoir-faire de l’équipe de Jérôme Lemoine à l’Institut des Sciences Analytiques (ISA, Université Claude Bernard Lyon 1/CNRS/ENS de Lyon). Ces brevets visent à développer de nouveaux procédés de dosage de protéines par spectrométrie de masse. C’est un premier partenariat entre cette équipe et un industriel du diagnostic qui fut à l’origine de ces recherches. Il s’agissait de doser par spectrométrie de masse des protéines présentant un intérêt potentiel pour le dépistage des cancers colorectaux. Avec plusieurs projets actuellement en codéveloppement, force est de constater qu’après 18 mois d’existence, AnaQuant a réalisé de belles performances.

Doser des protéines pour pouvoir les contrôler ou les valider dans des études cliniques 

Les procédés brevetés concernent des innovations pour la détection et le dosage par spectrométrie de masse des protéines dans les liquides biologiques (cellules, sang, urine…) ou dans un procédé industriel (culture cellulaire, fermentation). La spectrométrie de masse est en effet une alternative lorsque les techniques usuelles dites « immuno-enzymatiques » employant des anticorps ne sont pas disponibles. Ces protéines peuvent servir de biomarqueurs, de médicaments, ou de vaccins.

Des projets de recherche amont sources d’innovations

Deux innovations sont issues de cette technique de recherche. La première, codéveloppée avec l’équipe de Philippe Dugourd de l’Institut Lumière Matière (Université Claude Bernard Lyon 1/ILM/CNRS), consiste à introduire un faisceau laser dans un spectromètre de masse pour améliorer la spécificité de la détection des protéines.

La deuxième innovation concerne un nouveau mode de contrôle du spectromètre de masse pour, par exemple, détecter davantage de protéines et ce, de manière plus fiable. Ce mode de contrôle permet également de favoriser les échanges de méthodes de détection et de dosage entre les laboratoires.

Bien entendu, ces innovations trouvent également de nombreuses applications en recherche fondamentale, notamment dans les approches dites « omiques », qui visent à comprendre dans leur globalité les équilibres et le fonctionnement des systèmes biologiques.

Marion Laurent

Publié le 20 mai 2016 Mis à jour le 10 octobre 2016