Science,


Portait des doctorants de Lyon1 au congrès scientifique des enfants

Pour le congrès scientifiques des enfants 2017, 9 doctorants et doctorantes de l'Université Claude Bernard Lyon 1 ont accompagné les 150 enfants des classes de Vaulx-en-Velin et Grenoble. Découvrez leur témoignage....

Alexandra Mailleur doctorante en physique et ingénierie mécanique

À l'Institut Lumière Matière (ILM)

Sa thèse

Mon sujet de thèse portait sur l'évaporation de goutte sur substrat soluble, où j'ai dû réaliser des expériences en apesanteur dans l'Airbus A310 Zero G de Novespace, afin de s'affranchir des effets gravitaires dans mon système (goutte d'eau + monocristal de sel).

Le projet du congrès des enfants

Ce projet m'a interpellée car il porte sur le thème de l'Espace et la vie des astronautes, métier que j'aimerais idéalement faire dans le futur ;) et l'Univers me passionne énormément. J'avais donc envie d'enrichir mes connaissances, aux côtés des enfants.
Avant de commencer ce projet, j'avais une réelle envie de travailler avec des enfants, voir comment ils fonctionnent, ils pensent. C'est un public tout à fait différent de ce qu'on a l'habitude de fréquenter en thèse lors de congrès, etc. Et je trouve très important de vulgariser la science, d'expliquer notre travail, afin de réveiller en eux des passions, d'autant plus quand on est nous-mêmes passionnés..
Lorsque j'ai appris l'existence de ce projet, j'ai trouvé que c'était une idée géniale. Je me suis mise à la place des enfants et je me suis dit que j'aurais beaucoup aimé m'investir dans un tel projet à cet âge là.
En tout cas, c'est une expérience inoubliable, et je pense que pour eux aussi.


Alexis Lebis, doctorant en informatique

au Laboratoire d'Informatique en Images et Systèmes d'Information (LIRIS)

 

Sa thèse

Modèles et outils pour créer et formaliser des processus d’analyses de traces d’interaction dans le contexte du e-learning en vue de leur capitalisation, enrichissement et réutilisation.

Les motivations d'Alexis

Une des motivations principales a été de sensibiliser les enfants à la science et à la recherche pour leur montrer que cela leur était accessible et non uniquement réservé à certaines personnes. De plus, je voulais vraiment éveiller leur esprit critique et leur curiosité pour les choses qui les entourent. Il s'agit, selon moi, des réflexes nécessaires à un épanouissement sain. Et puis leur montrer que les études ce n'est pas uniquement quelque chose de solitaire, les études c'est du partage, de l'interaction, des débats et de l'écoute.

Le défi d'un évènement de cet ampleur

La gestion du temps était le plus compliqué à gérer. À plusieurs reprise, nous étions en stress et dans cette incertitude de réussir à tout terminer, tout en montrant aux enfants les réflexes que nous avons sur lors des recherches documentaires, du croisement d'informations, de la restitution. Du reste cela a été très stimulant et plaisant, même si il fallait souvent réussir à capter l'attention des enfants. Ils étaient d'ailleurs très motivés et ont assimilé très vite les informations.

Les temps forts

Avec Caroline et Laura, nous avons vécu beaucoup de bons moments avec la classe. La curiosité dont ils ont fait preuve lors de la recherche des informations m'a agréablement surpris ! Surtout après nos explications sur les sources et leur fiabilité : ils commençaient à ne rien prendre pour acquis et à apprendre à remettre en question. Ensuite, forcément, le moment où, avec le groupe de la base sur la lune, nous avons fabriquer la maquette ! Le fait de voir chacun des élèves aussi motivés et enthousiastes a été vraiment super :)

Une expérience formatrice

On était en condition pour gérer les situations de crise. Cela m'a apporté une meilleure vision de la pédagogie dans son ensemble et m'a permis de mieux vulgariser et expliquer mes propos. Cela m'a aussi fait réaliser l'importance du rôle que nous avons dans la société quant à la diffusion et au partage du savoir, ainsi qu'aux outils nécessaire à sa construction intellectuel :

"cela ne tient qu'à nous de faire aimer la science aux gens !"

Plus d'informations du Alexis à retrouver dans son profil du site du laboratoire  

Ali Mohamed Nassur Doctorant en épidémiologie

à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagements réseaux (IFSTTAR)

Sa thèse

Mon sujet de thèse s’intitule « Effets de l’exposition au bruit des avions sur la qualité du sommeil des riverains des aéroports français ». Ma thèse s’inscrit dans un programme de recherche épidémiologique nommé DEBATS (Discussion sur les Effets du Bruit des Aéronefs Touchant la Santé) et a pour objectif de mieux identifier et mieux quantifier les effets du bruit des avions sur la qualité du sommeil des populations riveraines des aéroports français.

Son témoignage de la préparation du congrès

Le congrès scientifique des enfants a été une occasion pour nous scientifiques de sensibiliser les plus jeunes aux métiers des sciences et de la recherche. Il nous a permis de présenter aux enfants un aperçu du monde de la recherche et dans le même temps de se rendre compte de leur vision sur nos activités. À cette occasion, nous avons pu leur faire prendre conscience que les sciences étaient accessibles à tous. Ces échanges avec les enfants ont également été l’occasion de travailler sur nous, sur la vulgarisation de nos propos afin de transmettre un message accessible à un public très jeune. Malgré leur jeune âge, la motivation des enfants, leurs imaginations, leurs idées ainsi que leurs questions pertinentes m’ont beaucoup frappé. 

J’espère qu’une telle initiative sera reconduite et je serai toujours disponible pour aider.

Antoine Webanck doctorant en informatique

Au Laboratoire d'InfoRmatique en Image et Systèmes d'information (LIRIS)
Modélisation Géométrique, Géométrie Algorithmique, Fractales

Sa thèse

Mon sujet de thèse en informatique graphique a pour intitulé la "génération procédurale d'effets atmosphériques", c'est-à-dire que je crée des algorithmes afin de modéliser et animer notamment la couche nuageuse présente dans une atmosphère comme celle de la Terre. Les principales applications sont les films d'animation et les jeux vidéos pour lesquels sont créées des images de synthèse de mondes virtuels entiers.

La construction du projet du congrès

J'ai été attiré par :

  • le thème de l'espace. Je suis l'actualité de notre "conquête spatiale" qui fait quelques échos à la Science-fiction que je lis aussi de bon gré. Cela fait partie intégrante de notre futur. C'est pour cela qu'il est important de contribuer à la dissémination du savoir lié à l'espace.
  • la médiation. J'avais déjà participé à des ateliers de médiation (ateliers maths à modeler) pour faire découvrir la méthode scientifique à une classe de 6ème.
    J'ai trouvé l'expérience très formatrice du point de vue des méthodes pédagogiques à mettre en œuvre.  Cela me changeait des étudiants d'informatique que j'encadre en TP et TD !

Un défi historique

Il y avait de nombreuses manières de faire, d’autres pistes à explorer : faire murir la réflexion des enfants, développer encore plus de présentations et de posters.
En tout cas, j'ai adoré voir l'évolution des travaux de la classe que j'ai encadrée. Les échanges avec les enfants sont la principale force de ce projet, mais nous avons aussi eu les contacts avec les enseignants et le personnel du planétarium, ainsi que notre formation à Toulouse.
J'espère qu'il pourra être reconduit dans les années à venir.
 


Emilie Babuin doctorante en Communication et Média, Didactique

Au laboratoire Sciences, Société, Historicité, Éducation et Pratiques (S2HEP)

 

Sa thèse

Le sujet de ma thèse est l'analyse des représentations des sciences et techniques via la mise en récit.

Je cherche à accéder aux positionnements d'un large public vis à vis des sciences et des techniques (fascination, curiosité, angoisse,...). J'ai mis au point un dispositif d'atelier d'écriture où j'invite mes participants à se placer dans la peau d'enquêteur en charge de résoudre un meurtre. Par ce biais, je fais l'hypothèse que je verrai s'exprimer le rapport avec les sciences qu'entretiennent les participants. De plus, mon dispositif de recueil de données est également un objet de médiation culturelle et scientifique.

Un fort intérêt pour le congrès

Je souhaite au sortir de ma thèse m'orienter vers la médiation scientifique. En tant qu'ancienne professeur des écoles, la transmission de savoirs est vraiment ce qui me tient le plus à cœur et plus particulièrement dans le domaine des sciences, disciplines dans lesquelles je me suis formée.
C'est pourquoi j'ai postulé pour le Congrès Scientifique des enfants. C’est une initiative innovante et originale de valoriser l'astronomie mais également le métier de chercheur dans et par l'action. Placer des élèves dans le rôle de chercheurs est une approche osée bien que parfaitement en accord avec le développement de l'enfant. En effet,  en primaire les enfants sont curieux de tout et leur faire apprendre par l'action et dans le "jeu de rôle" les engage de façon totale, passionnée et spontanée.

J'ai pu le constater à chaque intervention dans la classe. L'enthousiasme était là à chaque séance ainsi que l'envie de bien faire, de faire plus.

Les meilleurs moments de la préparation

Ce qui m'a le plus marqué, c'est que les enfants étaient tellement impliqués dans le projet, qu'ils continuaient les recherches à la maison - sans que l'enseignante ne l'ait demandé - même pendant les vacances scolaires en se rendant sur internet, en bibliothèque municipale, voir en se faisant offrir des livres d'astronomie. Même les parents ont joué le jeu en les accompagnants dans leur collecte d'informations.

Les enjeux du congrès

Le travail scolaire a pris un sens et une réalité concrète au-delà de l'apprentissage méthodique et néanmoins nécessaire des tables de multiplication, des conjugaisons...
Je pense que certains élèves ont enfin pu répondre à la question : "A quoi ça sert ce que j'apprends à l'école?" . Ils ont développé un savoir-faire critique autour de la recherche d'informations ce qui les aidera à terme à se construire en citoyens éclairés. Enfin, ce projet a fédéré des collectifs hétérogènes entre élèves, enseignants, parents, doctorants, médiateurs scientifiques...c'est toute la force de ce congrès des enfants !
Et puis bien évidemment un moment particulièrement fort a été le 21 mars lorsque les élèves de la classe que j'accompagnais ont pu poser en direct une question à Thomas Pesquet et présenter au président de la République un petit aperçu de leur travail. J'avoue avoir été très émue et fière d'eux.

La médiation, une vraie motivation

Ce projet a renforcé mon envie de travailler dans le domaine de la médiation scientifique. Je ne compte même plus le nombre d'idées et de projets qui me sont venus au gré de cet accompagnement. Du coup me voilà engagé pour le concours MT 180s dans la fête de la science édition 2017, ainsi que pour un événement stéphanois de valorisation des sciences : "Ramène ta science".


Isaline Jacquemond, doctorante en écologie microbienne

Au Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI INSERM)
équipe "Pathogénie des Staphylocoques"

 

Sa thèse

Mon sujet thèse s’inscrit dans le domaine de la microbiologie et traite de l’impact du microbiote vaginal sur le développement d’une maladie qui touche les jeunes femmes utilisant des tampons hygiéniques au cours de leurs règles : le choc toxique staphylococcique d’origine menstruelle.

Pourquoi avoir participé au congrès ?

Malgré le grand écart entre le sujet de ma thèse et celui du congrès scientifique des enfants, ce projet m’a tout de suite plu.
Pour nous doctorants, il a été l’occasion de faire sortir la recherche de nos laboratoires, de vulgariser nos connaissances scientifiques et de partager nos expériences et savoir-faire en terme de préparation à la participation de congrès scientifiques.
Du côté des enfants, je pense que ce projet a été pour eux l’occasion de s’initier à la recherche scientifique en se glissant dans la peau de vrais chercheurs. Durant les semaines de préparation, ils ont appris à

  • collecter des informations et les trier selon leur pertinence,
  • rédiger et mettre en forme leur présentation
  • s’exprimer à l’oral devant un public.

Au fur et à mesure des semaines ils sont devenus les spécialistes d’un sujet traitant de la vie dans l’espace, assez pointu pour des enfants de leur âge.

C’était un réel plaisir de voir leur fierté d’avoir mené ce projet jusqu’au bout ainsi que leur hâte de dévoiler et présenter leurs travaux aux autres participants le jour J. L’enthousiasme des enfants, enseignants, doctorants et organisateurs a été un point clé qui a permis de faire de ce congrès une vraie réussite et une expérience très enrichissante pour tous.

 


Maryline Gomes, doctorante en Biologie Humaine

À la structure Fédérative de Recherche (SFR) Biosciences
UMR 754 Infections Virales et Pathologie Comparée

Sa thèse

Ma thèse porte sur l’étude de la caractérisation de deux cancers du poumons similaires chez l’homme et le mouton par l’analyse de l’expression des gènes impliqués dans des voies de signalisation activant la prolifération cellulaire et la dissémination des cellules tumorales dans l’organisme.

Sa motivation

Ma motivation pour ce projet était l’expérience unique de pouvoir partager l’univers de la science avec des enfants de primaire, de leur montrer comment faire des recherches, comment les organiser et les mettre en forme ainsi que les exposer à l’oral devant d’autres personnes. Ce projet a été extrêmement riche pour moi et le contact avec les enfants m’a énormément plu. Leur vision des choses et leur innocence sont touchantes et leur capacité à apprendre est impressionnante. Ça a été un plaisir pour moi de participer à ce projet, je recommande vivement à d’autres étudiants en thèse de pouvoir participer à ce genre d’aventures car elles sont uniques et celle-ci restera dans ma mémoire.

 


Laura Plichard, doctorante dans l’environnement

À l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) 
Unité Milieux Aquatiques, Écologie et Pollutions

 

Sujet de thèse

Je prépare un doctorat en écologie aquatique qui a pour problématique d’étudier les relations entre les poissons de rivière et les habitats dans lesquels ils vivent. Plus précisément, j’étudie l’influence de processus biologiques, comme la compétition entre individus, sur les habitats que vont choisir les poissons.

Motivation

Devenir chercheuse pour étudier le comportement des animaux est un rêve de petite fille que j’ai eu lorsque j’ai visité pour la première fois le Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris avec ma classe en CM1. J’ai d’ailleurs toujours chez moi mon carnet de visite de l’époque ! Quand j’ai vu l’appel à candidature de ce projet, j’ai tout de suite voulu y participer afin de faire partager aux élèves ma passion pour le métier de chercheur que j’ai pu moi-même découvrir à leur âge. Mais surtout, je souhaitais leur donner l’envie de continuer cette découverte de ce métier fait de passion et de curiosité.

Mon ressenti

Ce projet de congrès scientifique des enfants est un projet très riche à la fois pour les élèves, les instituteurs et pour nous doctorants. Les trois mois de projet avec la classe ont été extrêmement intenses et très instructifs. Les élèves ont gardé leur motivation tout au long du projet et cela a été très moteur pour moi. J’ai également beaucoup apprécié les échanges avec l’institutrice qui nous ont permis de construire un projet pédagogique solide. Je recommande vivement aux autres doctorants de participer à ce projet qui est véritablement unique dans une vie.

Temps fort

Du fait du délai très court entre le lancement du projet et le jour du congrès, chaque rencontre avec les élèves a été un temps fort pour moi. Mais la première rencontre avec les élèves m’a peut-être le plus marqué. J’ai été impressionnée par la motivation des élèves et par leur accueil dans la classe. Lors de notre présentation à la matinée de lancement, les élèves, qui étaient au fond de l’amphithéâtre du planétarium, nous ont fait de grands signes de la main pour nous saluer. A ce moment-là, je me suis dit que le projet était enfin lancé et que ça allait être génial. Et je ne me suis pas trompée.

Ce que le projet m’a apporté

Ce projet a été très enrichissant pour moi. Il m’a permis de mieux vulgariser mes travaux de recherche. Mais ce projet m’a surtout permis d’ouvrir les yeux sur l’importance du lien que doivent avoir les chercheurs avec les jeunes et dans l’éducation en général. Finalement, je suis surprise de voir que ce projet m’a apporté une certaine maturité et un regard neuf sur mon propre projet de thèse.


Stéphanie Simonet, doctorante en Santé / Radiobologie

Au Laboratoire de Radiobiologie Cellulaire et Moléculaire (LRCM / CIBEST)

 

Sujet de thèse

Mon sujet de thèse porte sur l’utilisation de nanoparticules afin d’améliorer le traitement par radiothérapie dans les cancers des voies aérodigestives supérieurs et de comprendre les mécanismes sur un modèle in-vitro.

Ses motivations

Ce qui m’a motivé dans ce projet est surtout le fait de travailler avec des enfants et de pouvoir leur apporter la curiosité scientifique, de les conseiller, et de les motiver pour bien travailler à l’école.
Je suis également persuadée qu’il est important de creuser l’enthousiasme et la curiosité des enfants et qu’ils soient exposés à d’autres choses que le parcours « général » de l’école.

Les enfants représentent le futur d’un pays, et c’est à ce moment-là qu’ils se forment et qu’ils développent l’envie de s’en sortir et de faire des études. Ils n’ont pas les mêmes peurs et les limites que nous avons en grandissant, ils peuvent donc rêver de ce qu’ils veulent que leur vie devienne.  Que ce soit un BTS ou d’aller jusqu’à une thèse, il est important de savoir ce qui existe et ce qui pourrait les intéresser.

Un point fort de la préparation au congrès

Ils étaient tous enthousiaste et voulaient tous parler en même temps pendant la réalisation de la présentation. Je pouvais ressentir qu’ils étaient contents de voir leur projet se finaliser.

Sa conclusion

D’un point de vue personnel, à travers ce projet, j’aurai appris comment vulgariser les termes scientifiques. Egalement, cela m’a permis d’être en immersion dans une classe avec des élèves qui sont parfois agités et qu’il faut recadrer. Les enfants ne sont pas toujours des anges mais si on les laisse s'exprimer, on peut-être surpris et contents du rendu, il faut leur faire confiance.


 

Vidéo : regardez les témoignages des doctorant·e·s pendant le congrès des enfants

Retrouvez également le reportage photo du congrès des enfants 2017 "Vivre l'espace".

Publié le 29 mars 2017 Mis à jour le 30 novembre 2017