Distinction / prix


Nikolay Popgeorgiev, membre de l’IUF

Par arrêté de la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en date du 12 mai 2021, cinq enseignants-chercheurs de l’Université Claude Bernard Lyon 1 ont été nommés membres juniors de l’Institut Universitaire de France (IUF), à compter du 1er octobre 2021 pour une durée de cinq ans. Découvrez toutes les deux semaines le portrait de l’un de ces lauréats. Le quatrième portrait est consacré à Nikolay Popgeorgiev, maître de conférences à l'Université Lyon 1.

IUF
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Nikolay Popgeorgiev

Maître de conférences à l’Université Claude Bernard Lyon 1
Membre du Centre de recherche en cancérologie de Lyon
 

La mort cellulaire programmée ou apoptose est un processus essentiel au bon fonctionnement et à la survie des organismes vivants. Il s’agit d’un mécanisme de régulation permettant d’équilibrer la prolifération des cellules. Dans le contexte du cancer, les cellules tumorales sont justement caractérisées par un défaut d’apoptose, permettant leur prolifération en métastases.

Au Centre de recherche en cancérologie de Lyon, Nikolay Popgeorgiev s’intéresse à une famille de protéines dont l’activité inhibe l’apoptose : les protéines BCL-2. Mises en évidence dans les années 80, de nombreux travaux ont montré que ces protéines ne sont pas spécifiques à l’Homme, mais présentes chez de nombreux organismes pluricellulaires. En étudiant les différentes fonctions des protéines BCL-2 chez des organismes modèles comme le poisson zèbre, Nikolay Popgeorgiev et son équipe aspirent à développer des stratégies thérapeutiques. Ils ont notamment mis au point un peptide capable de limiter l’activité des gènes codant les protéines BCL-2, rendant les cellules cancéreuses plus sensibles aux traitements utilisés en chimiothérapie.

Ces résultats ont été rendus possibles par l’étude d’un organisme particulier : le Tricoplax. En étudiant les gènes qui régulent la mort cellulaire de cet organisme ancestral, Nikolay Popgeorgiev a démontré que les protéines BCL-2 sont apparues très tôt dans l’histoire de l’évolution, bien plus tôt que ce que les scientifiques pensaient jusqu’à maintenant. « De mon point de vue de chercheur en cancérologie, le Tricoplax fonctionne comme une tumeur vivante. Nous y avons identifié la protéine BCL-2, mais sa fonction au sein de cet organisme est encore inconnue » explique cet enseignant-chercheur.

Dans ce contexte, sa nomination à l’IUF lui offre la possibilité d‘approfondir ses recherches sur cet organisme qui reste encore méconnu. « Avec un soutien financier octroyé sur cinq ans et une décharge d’enseignement, nous pouvons envisager un projet qui sort de l’ordinaire et qui peut-être serait jugé trop préliminaire par une agence de moyens ». Et d’ajouter que « faire partie des membres de l’IUF nous offre la possibilité de rencontrer et d’échanger avec des chercheurs d’autres disciplines qui pourront nourrir nos projets respectifs ». Enfin, pour Nikolay Popgeorgiev, devenir membre de l’IUF est aussi une manière de se démarquer en tant que chercheur : « c’est quelque chose qui peut compter aussi lorsque l’on va déposer un projet auprès d’une agence de moyen, où les taux de succès restent faibles ».

 
Crédits photos : Eric Le Roux / Direction de la communication Université Lyon 1
Publié le 23 novembre 2021