Publicité

CovidAir, le détecteur du Sars-CoV-2 qui fonctionne comme un éthylotest

Présenté jeudi dernier au centre de Lyon-Gerland, CovidAir est une sorte de gros éthylotest dont l'efficacité de détection de la Covid-19 est en cours d'évaluation. Financé par l'Etat et la région Auvergne-Rhône-Alpes à hauteur de 500.000 euros, ce projet est né d'un pari de Christian George, directeur de recherche au laboratoire Ircelyon.

Yannick Neuder, cardiologue et vice-président à la santé de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a cofinancé la machine avec l'Etat.
Yannick Neuder, cardiologue et vice-président à la santé de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a cofinancé la machine avec l'Etat. (CNRS-DR7)

Par Léa Delpont

Publié le 4 mai 2021 à 08:00

Mieux qu'un coton-tige dans le nez, il suffira peut-être, demain, de souffler dans un - gros - éthylotest pour faire un test Covid : c'est le pari de Christian George, directeur de recherche au laboratoire Ircelyon, à l'Université-Lyon 1. Son équipe du CNRS spécialisée dans la chimie atmosphérique, autrement dit la qualité de l'air, mène une étude clinique au centre de dépistage de Gerland pour valider la pertinence de son détecteur CovidAir.

Ces chercheurs associés à ceux du Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) du professeur Bruno Lina, membre du Conseil scientifique Covid-19 , ont détourné une machine de mesure des composés organiques volatils (COV), utilisée pour surveiller la pollution, afin de détecter la présence du Covid dans l'air expiré.

Moins invasif et plus rapide

La Région et l'Etat ont déboursé 500.000 euros pour l'achat de ce spectromètre de masse du constructeur suisse Tofwerk, capable d'isoler une molécule présente en qualité infinitésimale, « parmi les milliers de composés organiques volatils présents dans une expiration », explique Christian George. 

Publicité

La première phase de la recherche a démarré en mai 2020 dans le service de réanimation de l'hôpital de la Croix-Rousse, avec 150 personnes saines et malades, « pour déterminer l'empreinte chimique du Covid » dans l'air soufflé, dont la formule a été brevetée en décembre. L'expérience a atteint un taux de confiance de 95 %. « Mais on avait affaire à des patients très infectés », souligne-t-il. D'où ce déploiement à Gerland pour tester le protocole sur des populations peu ou pas symptomatiques.

Réplicabilité du process

Depuis début mars, plusieurs milliers de volontaires ont soufflé dans le CovidAir, après avoir signé un consentement à l'étude clinique. Leur test PCR permet de valider ou infirmer l'efficacité du détecteur. Une équipe suisse mène un travail identique sur une deuxième machine à Gerland, pour valider la réplicabilité du process. 

Les résultats seront communiqués une fois atteint les 4.500 patients. « On ne sera sans doute pas à 95 %, mais même à 70 % ce serait aussi bien que d'autres tests sur le marché ». En moins invasif, plus rapide - quelques dizaines de secondes -, et moins cher : l'embout jetable est le seul consommable. Christian George travaille déjà au transfert de technologie avec la Satt Pulsalys et imagine en mettre « dans tous les aéroports ».

Le Projet

CovidAir

Léa Delpont (Correspondante à Lyon)

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité