Avec InnoTherMS, Segula Technologies gère les énergies pour plus d’autonomie

Dans le cadre du projet InnoTherMS, Segula Technologies développe un système prédictif de gestion du chauffage et du refroidissement des véhicules électriques de transport urbain et périurbain. Avec à la clé une hausse de 10 % leur autonomie.
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InnoTherMS Segula
Les trois phases de récupération, de stockage et réutilisation de l’énergie dans un véhicule, sur lesquelles travaille Segula.

Depuis novembre 2018, la région Auvergne-Rhône-Alpes et le ministère fédéral allemand de la formation et de la recherche subventionnent le projet InnoTherMS. Celui-ci vise à décarboner le transport en concevant un outil virtuel de gestion des échanges thermique et des sources énergétiques des véhicules électriques de transport urbain, suburbain et périurbain. Objectif : augmenter leur autonomie kilométrique.

Les recherches françaises sont assurées par CETHIL (Insa Lyon), IFPEN, Lagepp (université Claude Bernard Lyon 1), Saint-Jean Industries, Segula. Côté allemand : Fraunhofer, GreenIng, Hochschule Esslingen (University of Applied Sciences) et TheSys. Les résultats sont partagés et seront proposés pour adaptation sur les véhicules neufs ou d’occasion à partir de 2022.

Récupération des énergies diffuses

Groupe d’ingénierie, Segula Technologies a conçu l’outil virtuel intelligent de la gestion thermique. Celui-ci prévoit les phases de réchauffement et de refroidissement du véhicule, les contrôle pour minimiser les pertes et récupérer les énergies chaudes comme froides pour les convertir en kWh avant de les réutiliser pour la traction. Ces énergies sont le chauffage et la climatisation, l’énergie cinétique de freinage et les échanges thermiques entre le véhicule et l’extérieur. Selon Segula, le potentiel de récupération atteint 5 %, soit 4 kW pour un VUL circulant en ville et 8 kW sur route.

InnoTherMS Segula
Selon Segula, la récupération d’énergie pour augmenter leur efficacité globale est optimale sur les véhicules de fret urbain et périurbain, caractérisés par des arrêts fréquents avec des phases fréquentes d’échauffement ou de refroidissement.

Transferts d’énergie et allègement des carrosseries

Les ingénieurs ont aussi déterminé, pour les carrosseries, des matériaux à changement de phase. Ces derniers, absorbant de l’énergie en passant d’une phase liquide à une phase solide, fonctionnent comme des batteries électrochimiques. Insérés en « sandwich » entre des assemblages légers de fibre de verre ou de carbone, ces matériaux de type mousse apportent aux véhicules frigorifiques un complément énergétique atteignant 3 kW en chaleur et 3 kW en froid, soit 5 % de l’énergie émise. En même temps, l’ensemble présente une rigidité identique à l’acier, ce qui permet d’alléger le poids des cabines de VL de 5 à 10 %, celui des cabines de VU et de poids lourds de 10 à 15 % et celui des caisses frigorifiques de toutes taille de près de 30 %.

Gain de 10 % en autonomie routière

Entre l’énergie récupérée et réinjectée dans les batteries et celle non consommée grâce à l’allègement des carrosseries, les véhicules gagnent au moins 10 % en autonomie routière, selon l’outil virtuel de Segula. En 2021, les ingénieurs veulent confirmer ce résultat en implantant leurs technologies dans des véhicules légers ou lourds. Et cherchent des constructeurs pour effectuer des tests.

InnoTherMS Segula
Visualisation des dégagements et échanges thermiques qui s’effectuent sur les véhicules.
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Les différentes phases d’intervention de Segula et de Lagepp dans le projet InnoTherMS.