Université, Recherche,


Institut Universitaire de France 2020

L’Institut Universitaire de France (IUF) a pour mission de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l’interdisciplinarité. En 2020, trois scientifiques de l’Université Claude Bernard Lyon 1, Ursula Debarnot, Christophe Garban et Fabienne Venet, deviennent membres juniors de l'IUF. Hélène Courtois, professeure à Lyon 1, est reconduite en qualité de membre Senior.

Par arrêté de la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en date du 23 juin 2020, Ursula Debarnot, maîtresse de conférences à l'Université Lyon 1, Christophe Garban, professeur à l'Université Lyon 1 et Fabienne Venet, professeure des Universités-Praticienne hospitalière à l'Université Lyon 1, deviennent membres Juniors de l'Institut universitaire de France à compter du 1er octobre 2020, pour une durée de cinq ans. Hélène Courtois, professeure à l'Université Lyon 1 est reconduite en qualité de membre Senior, à compter du 1er octobre également.
 

Ursula Debarnot

Maîtresse de Conférences 
Membre du Laboratoire Interuniversitaire De Biologie De La Motricité (LIBM) - EA 7424


Ursula Debarnot

La plasticité cérébrale désigne la capacité qu'a le cerveau de pouvoir continuellement moduler son organisation fonctionnelle. Cette neuroplasticité peut être induite par l'apprentissage et la consolidation d’une habileté motrice, ou consécutive à une lésion cérébrale ou périphérique. Un des enjeux scientifiques actuels consiste à moduler la neuroplasticité dans le but d’obtenir des gains optimaux et robustes sur la motricité par le biais d’approches peu coûteuses et ambulatoires.
 
Parmi elles, l’imagerie motrice (IM) i.e. représentation mentale d’une action sans production de mouvement concomitant, et la stimulation cérébrale sont des méthodes efficaces et non invasives, qui influencent la plasticité cérébrale. Les études d’Ursula Debarnot visent à mieux comprendre les mécanismes de neuroplasticité induits par ces méthodes, ainsi que leurs effets (seule ou combinées) sur la performance motrice dans des contextes d’apprentissage moteur et d’immobilisation d’un membre. Suivant ces conditions, Ursula Debarnot étudie la consolidation de la trace mnésique ainsi que la neuroplasticité, particulièrement durant le sommeil.

L’objectif de ses travaux de recherche est de proposer des alternatives traitements neuro-thérapeutiques permettant d’accélérer et/ou potentialiser le recouvrement des fonctions motrices chez des patients avec des déficiences de la motricité. Ses projets de recherche contribuent parallèlement à l’édification des règles de pratique de l’IM afin qu’elle puisse être efficacement exécutée, et maximiser ses effets sur la performance motrice ou la récupération fonctionnelle.
 

Fabienne Venet

Professeure des Universités - Praticienne Hospitalière
Membre de 
l'Unité de recherche Physiopathologie de l’immunosuppression associée aux agressions sévères (PI3) - EA 7426


Fabienne Venet

Le sepsis est une pathologie grave et fréquente, première cause de mortalité en service de réanimation. Ce syndrome est défini comme une dysfonction d’organe menaçant le pronostic vital causée par une réponse inappropriée de l’hôte face à une infection. Des données épidémiologiques récentes montrent que le sepsis serait responsable chaque année de près de 50 millions de cas dans le monde et de 11 millions de décès. La réponse immunitaire joue un rôle central dans la physiopathologie du sepsis et pourrait représenter une cible thérapeutique majeure dans le but de diminuer la morbi-mortalité associée à ce syndrome.  
 
Fabienne Venet développe un programme de recherche translationnelle centré sur l’immunodépression induite par le sepsis. Ce travail de recherche a largement participé à un changement dans la compréhension de la physiopathologie de la réponse immunitaire au cours du sepsis en démontrant qu’après la réponse inflammatoire initiale exacerbée responsable des défaillances d’organes et des décès précoces, les patients développent un état d’immunosuppression associé à près de 80% des décès. Ce programme associe des explorations physiopathologiques à des études cliniques observationnelles et interventionnelles. L’objectif est d’identifier de nouveaux axes thérapeutiques ciblant ces altérations immunitaires dans le but d’améliorer les fonctions immunitaires des patients et de réduire la mortalité. A titre d’exemple, les travaux menés par Fabienne Venet centrés sur l’étude des altérations lymphocytaires induites par le sepsis ont contribué à la mise en place du premier essai clinique évaluant l’effet de l’interleukine-7 recombinante humaine chez les patients septiques dont ont pu bénéficier les patients des Hospices Civils de Lyon.
 

Christophe Garban

Professeur des Universités
Membre de l’Institut Camille Jordan (ICJ), UMR 5208 


Christophe Garban
 
Les travaux de recherche de Christophe Garban se situent au carrefour des probabilités et de la "physique statistique". La finalité de cette dernière est de comprendre l'effet de l'agitation thermique sur des systèmes comportant un grand nombre de particules en interaction. En particulier, au moment où le système s'approche d'une transition de phase, des structures aléatoires à grande échelle (appelées fractales aléatoires) apparaissent et ce sont précisément ces structures aléatoires que Christophe Garban essaie d'analyser.
  
Pour classifier et décrire ces objets macroscopiques aléatoires qui apparaissent au moment des transitions de phase, une large palette d'outils mathématiques est utilisée. Les travaux de Christophe Garban s'inscrivent dans cette thématique et ont porté plus précisément sur des modèles tels que la percolation, le modèle d'Ising, les limites massives de ces modèles au voisinage de leur point critique, la théorique quantique des champs (notamment de Liouville) et plus récemment les transitions de phase topologiques (de type Kosterlitz-Thouless). Par exemple, Christophe Garban a proposé récemment avec Avelio Sepúlveda, une nouvelle interprétation de certaines transitions de phases topologiques en les reliant à un problème dit de "reconstruction statistique". 
 
 

Hélène Courtois

Professeure des Universités en Physique et Vice-Présidente Relations Internationales à l’Université Claude Bernard Lyon 1
Chevalier de la Légion d’Honneur et des palmes académiques
Responsable de l'équipe Cosmologie observationnelle/Euclid à l'IP2I
Experte auprès de la commission Européenne
 


Hélène Courtois (Crédit photo : Eric Le Roux / Direction de la communication Université Lyon 1)

Le domaine de recherche d’Hélène Courtois est la dynamique des structures à grande échelle de l'univers, dans le but de comprendre la matière noire, la gravitation et l'expansion comme lois fondamentales. 
 
Elle a introduit une nouvelle ère de cosmographie dynamique, qui a conduit à la découverte de notre superamas Laniakea et permet d'étudier localement plusieurs paramètres du modèle cosmologique standard. Elle a aussi étendu cette recherche aux modèles de simulations cosmologiques contraintes par des champs de vitesse. 
 
L'occasion de l'arrivée imminente de milliers de mesures de supernovae de type Ia, de centaines de milliers de galaxies en HI grâce aux radiotélescopes Sud-Africain et Australien, et de dizaines de millions de redshifts de galaxies avec le télescope spatial Euclid vont permettre une étude pionnière du facteur de croissance calculé à partir des champs de vitesse, ce qui permet d’analyser la nature de la gravitation.
 
 
 

Qu’est-ce que l’Institut Universitaire de France ?

L’Institut Universitaire de France (IUF) a été créé par le décret du 26 août 1991, sous la forme d’un service du ministère chargé de l’enseignement supérieur. 
 
Sa mission : favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et renforcer l'interdisciplinarité.
 

Ses objectifs :

  • Encourager les établissements et les enseignantes-chercheures et enseignants-chercheurs à l'excellence en matière de recherche, avec les conséquences positives que l'on peut en attendre sur l'enseignement, la formation des jeunes chercheuses et chercheurs et plus généralement la diffusion des savoirs.
  • Contribuer à la féminisation du secteur de la recherche.
  • Contribuer à une répartition équilibrée de la recherche universitaire dans le pays, et donc à une politique de maillage scientifique du territoire. 
L'Institut universitaire de France constitue ainsi un réseau de l'excellence universitaire en France et à l'étranger.
 

Être lauréat de l'IUF

Les enseignantes-chercheures et enseignants-chercheurs qui sont nommés à l’IUF sont distingués pour l’excellence de leur activité scientifique, attestée par leur rayonnement international. Être lauréat de l'IUF constitue ainsi une reconnaissance personnelle importante des activités des scientifiques et contribue fortement au développement de leur carrière. C'est aussi un marqueur de la qualité de la recherche et de la formation de l'établissement dont ils sont membres, particulièrement important pour sa visibilité.
 

Côté Lyon 1

Depuis plusieurs années, des enseignantes-chercheures et enseignants-chercheurs de l’Université Lyon 1 sont nommés membres juniors et/ou séniors du prestigieux institut. La sélection est exigeante, ces dix dernières années, une trentaine de chercheuses et chercheurs de Lyon 1 ont été nommés membres de l’IUF.
 
L'Université Lyon 1 conseille et accompagne les enseignantes-chercheures et enseignants-chercheurs qui candidatent à l'IUF. Elle propose notamment de les mettre en relation avec d’anciens lauréats du même domaine disciplinaire qui leur feront partager leur expérience. À Lyon 1, une cellule dédiée, la cellule IUF de l’université, renseignent les chercheuses et chercheurs qui souhaitent candidater : groupe.iuf@univ-lyon1.fr
 
 
 
 
 

Publié le 1 octobre 2020