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Médailles CNRS 2023 : les lauréats lyonnais

Chaque année, l’attribution des médailles du CNRS célèbre les chercheurs et chercheuses et les agents qui contribuent de manière exceptionnelle au dynamisme et à la renommée de l'institution. Découvrez les lauréates et lauréats membres des laboratoires de recherche Lyon 1.

Médailles de cristal CNRS

La médaille de cristal distingue des femmes et des hommes, personnels d’appui à la recherche, qui par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l’innovation, contribuent aux côtés des chercheurs et des chercheuses à l’avancée des savoirs et à l’excellence de la recherche française.
 

Clothilde Comby-Zerbino,

Ingénieure d’étude en mesures physiques et responsable technique du plateau de spectrométrie de masse de la plateforme ILMTech à l'Institut Lumière Matière (ILM - Université Claude Bernard Lyon 1/CNRS)

Après une formation universitaire en mesures physiques appliquées aux matériaux, Clothilde Comby-Zerbino intègre en 2005 la plateforme nationale Laboratoire de mesure du carbone 14 en tant qu’assistante ingénieure. Elle rejoint ensuite l’Institut lumière matière en 2015 où elle prend la responsabilité technique du plateau de spectrométrie de masse de la plateforme ILMTech. Celui-ci accueille des équipements de pointe dédiés à la caractérisation d’échantillons allant des molécules biologiques aux nanoparticules. Dans ce cadre, Clothilde Comby-Zerbino réalise plusieurs développements technologiques. Elle élabore notamment une source d’ions de type nanospray couplée à des mesures de mobilité ionique pour l'étude de complexes de protéines et de mélanges de nanoparticules. Devenue ingénieure, et forte de ses connaissances en caractérisation en carbone 14, elle a aussi développé un montage innovant associant différentes techniques de spectroscopie au service de recherches actuelles mêlant physique et archéologie.
[ Son portrait CNRS ]
 

Sophie Gaillard

Ingénieure en expérimentations précliniques IRM au Centre de recherche en acquisition et traitement d'images pour la santé (CREATIS - CNRS/INSA Lyon/Inserm/Université Claude Bernard Lyon 1)

Au sein du laboratoire Creatis, Sophie Gaillard est ingénieure en techniques expérimentales sur la plateforme d’imagerie PILoT. Elle assure le suivi, la maintenance et la métrologie de l’ensemble des équipements IRM. En plus de concevoir des protocoles, elle réalise différentes acquisitions selon les besoins des porteurs. Sophie Gaillard a ainsi développé une expertise unique sur le suivi des protocoles d'expérimentation animale. Ces projets s’appuient sur son savoir-faire en acquisition d’images synchronisées sur les mouvements physiologiques de l'animal. Que ce soit sur l’élaboration de protocoles expérimentaux, l’acquisition ou le traitement des données, sa participation à de nombreuses publications scientifiques met en lumière son rôle majeur dans le soutien aux activités de recherche de son laboratoire. Sophie Gaillard est également responsable management qualité depuis 2018 et a mis en place une démarche d’amélioration continue de la plateforme PILoT ayant mené à sa certification ISO 90012 en janvier 2023.
[ Son portrait CNRS ]
 

Chantal Lorentz

Ingénieure de recherche en analyse chimique et responsable de la plateforme de caractérisation Ircatech de l’Institut de recherches sur la catalyse et l'environnement de Lyon (IRCELYON -  CNRS/Universié Claude Bernard Lyon 1)

Entrée au CNRS en 1994 comme technicienne, Chantal Lorentz exerce désormais comme ingénieure de recherche à l’Ircelyon. Elle obtient son diplôme d’ingénieure du CNAM en 2011 et gravit de nombreuses marches, tant administratives que techniques et scientifiques jusqu’à devenir responsable de la plateforme de caractérisation des matériaux catalytiques Ircatech. Co-autrice d’une soixantaine d’articles scientifiques, elle a également contribué à des développements technologiques d’envergure. Elle a adapté différentes techniques analytiques pour la caractérisation de catalyseurs par résonance magnétique nucléaire permettant de comprendre et d’optimiser des procédés chimiques. Elle a également contribué au développement d’une technique séparative innovante permettant d’étudier des milieux chimiques complexes constitués de plusieurs centaines de molécules. En tant que membre du comité de direction de son laboratoire, Chantal Lorentz assure le suivi de l’ensemble des personnels de support à la recherche.
[ Son portrait CNRS ]



Médailles de bronze CNRS

La médaille de bronze récompense les premiers travaux consacrant des chercheurs et des chercheuses spécialistes de leur domaine. Cette distinction représente un encouragement du CNRS à poursuivre des recherches bien engagées et déjà fécondes.
Cette année, L'université Lyon 1 compte cinq membres de ses laboratoires de recherche parmi les lauréats de la médaille de bronze 2023.
 
Édouard Bonnet

Chargé de recherche CNRS en théorie des graphes au Laboratoire de l'informatique du parallélisme (LIP, CNRS/ENS de Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1).

Édouard Bonnet est algorithmicien, spécialisé dans la théorie des graphes. Champ essentiel de l’informatique, les graphes sont des objets fondamentaux qui permettent de représenter des problèmes très variés issus d’autres disciplines. Il s’est attelé à cette thématique dès sa thèse et a poursuivi avec des post-doctorats en Hongrie, au Royaume-Uni puis à Lyon. Recruté au CNRS en 2018, il étudie aujourd’hui les solutions les plus efficaces possibles pour les problèmes algorithmiques posés sous forme de graphes. Pour pouvoir les utiliser ou les comparer, il est souvent nécessaire de les décomposer en des éléments plus simples. En 2020, Édouard Bonnet et son équipe inventent la notion de « twin-width », méthode basée sur un processus dynamique de contraction, où l’on fusionne successivement deux sommets du graphe en un seul. Cette nouvelle approche de décomposition pourrait faciliter la résolution de différents problèmes du domaine : les problèmes polynomiaux, comme trouver le plus court chemin entre deux points d’un réseau ; et les problèmes combinatoires exponentiels, comme dessiner le plus court chemin passant par tous les sommets du graphe.
[ Son portrait CNRS ]
 

Claire Monge
Chargé de recherche CNRS, spécialisée dans l’ingénierie de dispositifs de vaccination par voie muqueuse au sein du Laboratoire de biologie tissulaire et d'ingénierie thérapeutique (LBTI - CNRS/Université Lyon 1)

Et s’il était possible de prendre un vaccin qui fond sous la langue plutôt que de se le faire injecter par une seringue ? C’est un des enjeux des travaux menés par Claire Monge. Ses recherches en ingénierie thérapeutique se concentrent sur le développement de vaccins bio-inspirés et écoresponsables administrés par les muqueuses. Son approche originale et prometteuse d’immunisation s’appuie sur un patch délivrant un principe actif lors de sa dissolution au sein de la cavité buccale. Le dispositif stimule ainsi la production d’immunoglobulines de classe A, des anticorps largement présents dans nos muqueuses jouant un rôle crucial dans la protection contre des virus et des pathogènes. En ciblant les muqueuses, ses recherches ont un impact sur une vaste diversité d’infections allant des voies respiratoires aux voies génitales. Afin de favoriser le transfert de ses découvertes, Claire Monge adopte une approche intégrée allant de la formulation aux essais précliniques.
[ Son portrait CNRS ]
 
Saikat Nandi
Chargé de recherche CNRS à l’Institut lumière matière (ILM - Université Lyon 1/CNRS), spécialiste des processus ultrarapides de la physique atomique et moléculaire en phase gazeuse.

Saikat Nandi est docteur en physique du Tata Institute of Fundamental Research (Inde, 2014). Lors d’un post-doctorat effectué au Synchrotron SOLEIL sur le plateau de Saclay, il étudie la photoionisation des électrons de cœur dans les atomes et les molécules, avant de rejoindre le Lund Laser Center (Suède), où il se consacre aux processus électroniques à l’échelle attoseconde. Saikat Nandi est recruté au CNRS en 2018 pour développer un axe de recherche original autour de la mise en évidence d’effets ultrarapides liés aux brisures de symétrie moléculaire, en utilisant une excitation UVX ultra brève. Il conçoit parallèlement des expériences sur les lasers à électrons libres pour le contrôle quantique de la matière à des longueurs d’onde extrêmes (UV et X), et pour sonder les couplages électron-vibration dans les molécules. Ses travaux, qui offrent de nouvelles perspectives en physique fondamentale et en physico-chimie, sont déjà reconnus internationalement.
[ Son portrait CNRS ]
 
Stephan Steinmann

Chargé de recherche CNRS au Laboratoire de chimie de l’École normale supérieure de Lyon (LCH, CNRS/ENS de Lyon), spécialiste des modélisations moléculaires des interfaces solide /liquide, et solide/ gaz.

Après son doctorat obtenu à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, Stephan Steinmann est recruté en 2016 par le CNRS pour explorer la catalyse hétérogène où le catalyseur est un solide et les réactifs sont soit en phase gazeuse, soit en solution. Stephan Steinmann aborde cette question par la simulation moléculaire, qu’il pousse à toujours plus de réalisme en combinant mécanique quantique, mécanique moléculaire et l’intelligence artificielle. Les avancées méthodologiques de Stephan Steinmann ont abouti au développement de plusieurs logiciels libres, notamment dans le cadre de partenariats industriels. Ses modèles aident en particulier à prévoir les performances de l’électro-catalyse hétérogène, c’est-à-dire stimulée par un courant électrique et en présence d’un électrolyte. Stephan Steinmann vise ainsi à améliorer l’utilisation et le stockage des énergies renouvelables. Cela concerne des domaines comme le solaire, l’hydrogène et la conversion de la biomasse.
[ Son portrait CNRS ]
 

Mathilde Paris

Chargée de recherche CNRS en évolution et développement à l’Institut de génomique fonctionnelle de Lyon (IGFL, CNRS/ENS de Lyon), spécialiste de l’étude bio-informatique de génomes animaux.

Quelle est la différence entre une patte de crustacé et sa remplaçante régénérée après une amputation ? Aucune, le nombre et la proportion des types cellulaires sont identiques. Mais la régénération n’est pas pour autant une répétition du développement. Elle fait appel aux mêmes gènes, mais dans un ordre différent. Ces réponses proviennent de recherches co-supervisées par Mathilde Paris avec Michalis Averof. La chercheuse s’est intéressée à des questions évolutives diverses, telles que l’origine de taches sur les ailes de drosophiles, ou la métamorphose de l’amphioxus, qu’elle étudie sur des spécimens prélevés sur le terrain ou en séquençant leur génome. En combinant des approches expérimentales et de bio-informatique, elle veut élucider les mécanismes moléculaires de l’évolution et du développement. L’enjeu est de comprendre pourquoi les animaux sont différents les uns des autres en étudiant l’expression de leur génome au cours du développement, et comment des différences d’expression se traduisent à l’échelle macroscopique entre espèces.
[ Son portrait CNRS ]
Publié le 4 avril 2023 Mis à jour le 5 mai 2023