La testostérone promeut des comportements visant à augmenter notre statut social

Un chercheur de l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod, en collaboration avec une équipe américaine, éclaire de quelle manière la testostérone influence les stratégies de statut social des individus.

Chez l’homme, la testostérone joue un rôle fondamental dans le développement et le maintien de la masculinisation, ainsi que dans le fonctionnement sexuel. Une théorie commune proposée chez l’animal est que la testostérone est associée à l’agression et au comportement antisocial. Les preuves de cette théorie restent cependant faibles et indirectes chez l’homme.

Jean-Claude Dreher, chercheur à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod et enseignant à l'Université Claude Bernard Lyon 1, démontre un rôle causal de la testostérone pour augmenter ou maintenir son statut social. Ces travaux sont publiés dans la revue PNAS en collaboration avec une équipe américaine.

 

La testostérone, agent des comportement d'amélioration du statut social?

Bien qu’une croyance populaire laisse croire que la testostérone augmente les comportements agressifs et antisociaux chez l’homme, une théorie contemporaine propose que la testostérone aide à maintenir ou à améliorer son statut social. Deux prédictions centrales et encore non-testées de cette théorie sont que la testostérone stimule non seulement les réactions agressives aux provocations, mais qu’elle promeut également les comportements non-agressifs, comme la générosité envers d’autres, quand ces derniers sont appropriés pour augmenter son statut social.

Cette étude a testé ces deux hypothèses chez des jeunes hommes en leur injectant de la testostérone ou un placebo en double aveugle. Les participants jouaient à une version modifiée du jeu de l’ultimatum, dans laquelle après avoir accepté ou rejeté une offre de partage d’argent de différents proposants, ils avaient l’opportunité de punir ou de récompenser les proposants.
 

Le rôle complexe de la testostérone

Les résultats indiquent que les hommes à qui ont avait injecté de la testostérone avaient plus de chance de punir d’avantage le proposant faisant des offres injustes, indiquant que la testostérone potentialise les réponses agressives aux provocations. Cependant, quand les participants traités à la testostérone recevaient des offres généreuses de partage, ils avaient d’avantage de chance de récompenser plus le proposant. Cette augmentation de générosité en l’absence de provocation indique que la testostérone peut aussi causer des comportements pro-sociaux appropriés à l’augmentation de son statut social.

Ces résultats ne sont pas compatibles avec une relation simple entre testostérone et agression mais ils fournissent les premières preuves causales d’un rôle plus complexe de la testostérone dans la gestion du statut social chez l’homme.

Contact :
Jean-Claude Dreher
Publié le 26 septembre 2016 Mis à jour le 7 novembre 2016